N°35 - Février 2007






Parutions
Editions
- Guy de Maupassant, « L’Enfant » p.136-144 dans Amer, revue finissante, [Lille], n°1, hiver 2006-2007, 152 p.

- Guy de Maupassant, Contes de Normandie et d'Ailleurs, La Rochelle, La Découvrance éditions, coll. Normandie, février 2007, 215 p. (19 euros).
Réunion de douze contes illustrés.

Traductions
- Future Past and other premonitions, contes de E.M. Forster, Guy de Maupassant, Daniel Defoe, Alderson Smith et alii, Living Time Media International, nlle éd., février 2007, 200 p. (20 euros).
Choix de contes en anglais.

- Guy de Maupassant, Bel-Ami, Milano, Rizzoli, Bur Grandi Romanzi, febbraio 2007, 320 p. (7,20 euros).
Traduction italienne.

- Guy de Maupassant, Una vita, Introduzione e traduzione di Mario Picchi, rééd., Milano, Garzanti Libri, I Grandi Libri ; 163, febbraio 2007, XXVI-222 p. (6,50 euros).
Traduction italienne d’Une vie.

Ouvrages
- Dossier pédagogique de l’édition d’Une vie, Paris, Larousse, Classiques Larousse, février 2007. (1,50 euros)

- Dossier pédagogique de l’édition de Bel Ami, Paris, Larousse, Classiques Larousse, février 2007. (1,50 euros)

- Jean-Luc Nancy, La Naissance des seins, suivi de Péan pour Aphrodite, dessins de Jean Le Gac, Paris, Galilée, « Lignes fictives », 2006, 128 p. (22 euros).
« La Maison Tellier » est évoquée.

Articles
- Noëlle Benhamou, « Du fantastique maupassantien : la femme surnaturelle », Organon, Revista do Instituto de Letras da Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre [Brésil], XIX, n°38-39, « O estranho, o maravilhoso, o fantastico », janeiro-dezembro 2005 [2007], p.51-86.

- Noëlle Benhamou et Agnès Sandras-Fraysse, « Maupassant, Reinach et le « coup de pied de l'âne » : une caricature du Pilori », Histoires littéraires, n°28, octobre-novembre-décembre 2006, p.161-173.


Evénements
Le Horla en marionnettes
Samedi 27 janvier dernier, une version étonnante du conte « Le Horla » adapté pour le théâtre de marionnettes a été jouée au Carré Amelot de La Rochelle.
Présentation du spectacle :
« « Le Horla », conte fantastique de Guy de Maupassant raconte, comme dans un journal intime, le combat du narrateur avec cet être qui hante ses nuits et le mène aux portes de la folie. Comme un écho au destin de l'auteur, ce récit sur l'angoisse et l'identité, a été écrit quelques années avant que Maupassant ne soit interné après son suicide raté. François Lazaro du Clastic Théâtre offre avec cette version étonnante du texte une expérience théâtrale unique. Son « Horla », marionnette faite de mousse évolue dans un décor minimaliste entre un petit lit, une petite porte et un petit fauteuil. Manipulateur, comédien et expérimentateur, François Lazaro libère « Le Horla » de Maupassant en offrant à ce chef-d'œuvre littéraire une scène vivante et accessible à tous pour exprimer la douleur de l'enfermement. »
Adaptation, mise en scène et interprétation François Lazaro, avec l’aide de Pierre Alanic. Scénographie et marionnette : Bertrand Barachin, sur une musique extraite de l’Opéra Mefistofele, de Arrigho Boïto.
Théâtre de marionnettes pour tout public à partir de 12 ans.
Contact : 05.46.51.54.70.
Plus d'informations sur le site du Carré Amelot :
http://www.carre-amelot.net/
http://www.carre-amelot.net/saison/spectacles/details.asp?spectacle=09
http://ubacto.com/actualites-la-rochelle/-100463.shtml

Une vie sur France 3
France 3 rediffusera lundi 19 février 2007, de 15h à 16h30, le film d'Alexandre Astruc tiré du roman Une vie. Avec Maria Schell (Jeanne), Christian Marquand (Julien), Ivan Desny et Antonella Lualdi (les Fourville). Le film sera sans doute retransmis par satellite sur TV5 Monde.

Il diavolo, court-métrage italien
Andrea Lodovichetti, jeune cinéaste prometteur, a réalisé un court-métrage, Il diavolo, adapté du conte de Maupassant « Le Diable ». Réalisé en 2005 dans le cadre d’un travail de fin d’études au Centro Sperimentale di Cinematografia, ce film de 15 minutes a été présenté au public italien en 2006. Très fidèle à l’esprit de Maupassant, il réserve cependant plusieurs surprises (notamment modification de la fin du conte). Nous avons obtenu une interview du réalisateur qui paraîtra à la suite d’un article sur cette œuvre dans le numéro spécial Maupassant de la revue C.R.I.N. (Pays-Bas, Rodopi) en septembre 2007. Nous en donnerons quelques fragments dans le prochain numéro de Maupassantiana. En attendant, l’internaute peut visionner en ligne ce court-métrage (sous-titré en anglais) qui, selon nous, fera date parmi les prolongements de l’œuvre maupassantienne.
http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoID=1440378917
Fiche technique du film : Il diavolo (2005), court-métrage d’Andrea Lodovichetti. Scénario : Andrea Lodovichetti, Serena Cervoni, Enrico Vannucci, librement inspiré du conte Le Diable. Photographie : Renzo Angelillo. Musique : Francesco Ruggiero. Durée : 15 minutes. Avec : Angela Goodwin (Donna Cesira), Ida Eccher (la vieille), Pietro Bontempo (son fils), Franco Giacobini (le médecin).


Maupassant dans l'enseignement secondaire
Séquences Weblettres
- Destinée à une classe de 4e en collège, cette séquence Maupassant, nouvelles fantastiques et réalistes s’appuie sur les contes « Le Horla » et « Boitelle ».
http://www.weblettres.net/pedagogie/index.php?page=news&idnot=3574
- Plan de séquence : Maupassant et la nouvelle fantastique.
http://www.weblettres.net/pedagogie/index.php?page=news&idnot=3447
- Roman et nouvelle : Comparaison entre trois œuvres fantastiques (Classe de seconde, lycée). Dernière séance d'une séquence sur la nouvelle fantastique : bilan et comparaison des trois œuvres étudiées (deux nouvelles et un film). Le Horla de Maupassant, Le Tour d'écrou d'Henry James et Les Autres d'Alejandro Amenabar.
http://www.weblettres.net/pedagogie/index.php?page=news&idnot=3595
- BTS : thème de la fête.
Fête : questionnaire sur La Maison Tellier.
http://www.weblettres.net/pedagogie/gt.php?wg=2&p=fichiers
Attention ! Ces documents réservés aux enseignants nécessitent un mot de passe.


Boule de Surf, Maupassant sur le Web
« Le Parricide » sur Avocats-publishing.com
Dans « 2002, année parricide », article publié le 22 janvier 2007 par Anne Pigeon-Bormans, avocate au barreau de Paris, on trouvera une référence au conte de Maupassant « Le Parricide ».
http://www.avocats-publishing.com/316-2002-annee-parricide

Mont-Oriol sur un blog
De nombreux blogs, ces sites personnels interactifs, proposent des comptes rendus de lectures où Maupassant apparaît comme un auteur privilégié et toujours apprécié. On pourra ainsi lire l’opinion d’un bloggeur sur le roman Mont-Oriol.
http://meslectures.over-blog.com/article-5314107-6.html

Littérature et gourmandise
Nous avons récemment découvert ce site tenu par Oscar Farkoa, professeur de lettres et cuisinier. L’une de ses pages est consacrée à une citation de Maupassant tirée de la chronique « Amours et primeurs ».
http://oscarfarkoa.typepad.com/litteratureetgourmandise/2007/01/citation_gourma_1.html

« Nuit de neige »
Le poème « Nuit de neige » est en ligne sur le blog suivant :
http://binicaise.unblog.fr/2007/01/23/nuit-de-neige-g-de-maupassant/

Nouveautés sur le site espagnol Guy de Maupassant
José Manuel Ramos, Webmaster du site espagnol « Guy de Maupassant », a récemment mis en ligne au format pdf (526 Ko) la traduction espagnole du récit de voyage La Vie errante [La Vida errante]. On la trouvera dans la section « Novedades » :
http://www.iesxunqueira1.com/maupassant/Libros/vidaerrante.pdf
D’autres documents ont été traduits (articles critiques, études), notamment le testament de Maupassant (format pdf, 48,8 Ko) :
http://www.iesxunqueira1.com/maupassant/Documentos/Testamento.pdf

Nouveautés sur Maupassantiana
L’internaute peut lire en ligne les contes suivants au format html :
- « L’Orient », publié dans Gil Blas, 13 septembre 1883.
- « Le Diable », publié dans Gil Blas, 5 août 1886 et recueilli dans Le Horla (1887).
Les parties Dictionnaires et Bibliographie se sont étoffées.


Histoire du vieux temps
Le 15 février 1878, Guy de Maupassant écrit à sa mère qu’il a rencontré Sarah Bernhardt qui devait présenter son drame La Trahison de la Comtesse de Rhune à la Comédie-Française.
     « J'ai vu Sarah Bernhardt, ma chère mère, et je l'ai trouvée très aimable, trop même, car elle m'a annoncé, au moment où je partais, qu'elle présenterait mon drame à Perrin et qu'elle se faisait fort de m'obtenir une lettre de lui. Or j'ai su le lendemain que Flaubert justement avait porté la pièce au susdit Perrin et je crains que Sarah Bernhardt, se cassant ainsi le nez chez son directeur, n'en revienne furieuse après moi. Enfin je tâcherai de la revoir demain pour lui expliquer la chose. Je ne pouvais espérer qu'elle tenterait elle-même cette démarche. Or, quand elle m'a dit cela, elle n'avait lu que le premier acte de mon drame. L'avait-elle même lu ? Enfin qu'elle le connût ou non, elle a eu l'air d'en être enchantée. Or, tout cela est la bouteille à l'encre et il est impossible de savoir ce qui en sortira. »

(Début de la lettre n°87, Correspondance, éd. Jacques Suffel, Evreux, Le Cercle du Bibliophile, 1973, t. I, p.151.)


En lisant
- Frank Harris, « Souvenirs sur Guy de Maupassant », dans Ma vie et mes amours, traduit de l'anglais par Madeleine Vernon et Henry-D. Davray, Paris, Gallimard, 1960, p.321-323.
     « Comme tous les hommes, il s’adonnait à la recherche de l’Inconnu. Un jour que la conversation roulait sur les grandes chasses de l’Amérique et de l’Afrique, il déclara à brûle-pourpoint qu’après tout la femme est le seul gibier qui vaille la peine d’être poursuivi. Le simple espoir de la rencontrer, elle, l’Espérée, l’Elue, la Désirée, en promenade, dans le train de la Côte d’Azur, c'est cela seul qui donne un sens à la vie.
     – La seule femme que j’aime vraiment, continua-t-il avec une certaine exaltation, c'est l’Inconnue qui hante mon imagination, celle qui sera comblée de toutes les perfections incompatibles que jusqu’ici je n’ai jamais rencontrées. Elle sera profondément sensuelle, tout en gardant le contrôle d’elle-même : une coquette avec une âme. La découvrir, voilà la grande aventure de la vie et il n’en est point d’autre.
     Le plus curieux est qu’il se montrait plus fier de ses exploits amoureux que des contes qu’il écrivait. Qui peut prévoir, avait-il accoutumé de dire, si mes histoires survivront ? Sait-on jamais ? Aujourd'hui on vous sacre grand homme et la prochaine génération vous laisse parfaitement tomber. La gloire est une affaire de veine, un coup de dé, tandis que l’amour, c'est une sensation nouvelle arrachée au néant.
     Pas une minute, je ne voulus me ranger de son avis.
     – La sensation est fugace, me récriai-je, mais, par contre, le désir de gloire m’apparaît comme la plus haute caractéristique de l’homme ; si, au cours de notre existence, nous nous assurons une solide réputation, notre influence se prolongera au-delà de la tombe…
     – Tout passe, dit-il en souriant, et il n’existe pas de certitude.
     – Pourtant, repris-je, nous connaissons la longue route que l’humanité a gravie depuis des milliers d’années ; le fœtus, dans la matrice, nous révèle la transformation de l’état de larve à l’état d’homme et nous savons que des millénaires se sont écoulés pour que l’homme-enfant devienne le penseur ou le poète, ces dieux d’aujourd'hui. Ce même processus se poursuit chaque jour, en chacun de nous. Si vous êtes devenu plus pitoyable que d’autres, plus généreux, plus déterminé à réaliser ce qu’il y a en vous de plus noble, si ce désir de perfection alimente votre œuvre, elle est certaine de survivre et sa popularité ira grandissant. Goethe l’a mille fois redit.
     – Et Rabelais ? fit-il, sarcastique. Et Voltaire ? Où les remisez-vous, dans votre Panthéon moral ?
     – Voltaire défendit Calas et l’éloge de Rabelais est aussi aisé que celui de Pascal. Mais où votre objection est intéressante, c'est qu’elle soulève la question de savoir pourquoi le bon ou le mauvais ont d’égales chances de survivre. Nous nous souvenons aussi bien du marquis de Sade que de saint François d’Assise. A coup sûr, le scepticisme trouve en tous temps et en tous lieux des raisons de se justifier, mais il en reste assez pour justifier aussi l’espoir et nous encourager à accomplir du mieux possible notre tâche, et c'est pourquoi, dans mille ans, on lira encore trois ou quatre de vos contes.
     – Nous comprenons à peine la langue de Villon, rétorqua-t-il, et la langue qu’on parlait au XIIe siècle dans l’Ile-de-France nous semble étrangère.
     – Vous oubliez que la découverte de l’imprimerie a modifié tout cela. Elle fixe le langage en permettant l’addition de mots nouveaux et d’idées nouvelles. Le français que vous employez durera autant que l’anglais dont se servait Shakespeare.
     – Vous ne me convaincrez pas, bien qu’il y ait du vrai dans vos arguments. C'est parce que, répliqua Maupassant, vous êtes écrivain que vous avez un tel souci de gloire et de renommée posthumes.
     J’étais pris et il ne me restait qu’à rire. »

(La suite dans le prochain numéro de Maupassantiana)

- Maurice Denuzière, Amélie ou la concordance des temps, roman, Paris, Fayard, 2001, p.72-73.
Après un accident de la circulation, Louis Campelle, professeur d'histoire, se trouve transporté au XIXe siècle, époque dont il est spécialiste. Il se réveille à l'hôpital Beaujon, où son cas est une énigme pour le professeur Mathias. Il est bientôt hébergé par le banquier Henri Pérussel.
     « Henri Pérussel, lui, pensait avoir affaire à un déséquilibré latent qui, heurté par sa berline aux Champs-Elysées, se prenait maintenant pour un visiteur venu de l'avenir. Et comme cet homme semblait être un érudit, voire un savant, il devait posséder matière à construire un monde futur, imaginaire mais plausible. Bien qu'il ne parût pas dangereux, il conviendrait tout de même de ne pas le perdre de vue, surtout de ne pas le laisser seul avec Amélie. Un aliéniste fournirait peut-être une explication, peut-être même un remède à ce bizarre dérèglement du cerveau. S'étant arrêté à cette idée, le banquier rompit le silence.
     - Je connais un médecin, le docteur Blanche, qui soigne les cas de… heu… heu… dérèglements accidentels de l'esprit.
     - Je le connais aussi, vous pensez, c'est le plus célèbre aliéniste du XIXe siècle. Sylvestre Esprit Blanche, qui possédait une maison pour aliénés à Montmartre, jusqu'à ce qu'il aille s'installer, en 1846, à l'hôtel de Lamballe, à Passy, 17, rue Berton, autrefois rue de Seine, pour être précis. Ce bon docteur Blanche et ses douteux assistants ont tenté de sauver de la folie des tas de cerveaux, celui du pauvre Maupassant notamment, qui disait, à la fin de sa vie, « le Christ a couché avec ma mère, je suis donc le petit-fils de Dieu ! », ce qui ne le retenait pas d'aboyer comme un chien. Mais il est vrai que, pour vous, Pérussel de 1851, Guy de Maupassant, Bel-Ami, écrivain fameux, grand consommateur de femmes, n'a encore qu'un an ! Et personne, sauf moi, apparemment, ne sait ce que deviendra cet enfant, né l'an dernier dans un château du pays de Caux. »


Qui sait ?
Dans le numéro précédent, nous demandions qui était Samuel Frère que Maupassant évoque dans une lettre à son éditeur. Le Catalogue de la BnF présente 27 notices pour cet auteur né à Mont-Saint-Aignan le 1er août 1845 et mort à Rouen le 3 mars 1931, peintre paysagiste, Président de la Société artistique de Normandie et membre de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et arts de Rouen, critique musical au Journal de Rouen. Fils d’Edouard Frère (1797-1874) et frère d’Henri Frère (1836-1903). Merci à Antonia Fonyi pour avoir orienté nos recherches.


Noëlle BENHAMOU

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