N°5 - Août 2004






Parutions
Ouvrages
- Laurent Dubreuil, De l'Attrait à la possession. Maupassant, Artaud, Blanchot, Paris, Hermann, "Savoir : lettres", 2003, 358 p.
Version remaniée d’une thèse de doctorat soutenue en 2002.

- Monika Dorothea Kautenburger, Vom ‘roman expérimental’ zum ‘roman psychologique’, Medezin und Psychologie in Romanen des ausgehenden 19. Jahrhunderts von Emile Zola bis zu Paul Bourget, Peter Lang, Europäische Hochschulschriften, Reihe 13 : Französische Sprache und Literatur, vol. 270, 2003, 156 p.
Etude sur la médecine et la psychologie dans le roman de la fin du XIXe siècle, du roman expérimental de Zola au roman psychologique de Bourget.
Contient des références à l’oeuvre de Maupassant.



Matériel audiovisuel
- Michèle Vègairginsky, Gisèle d'Estoc, Le Cahier d'amour : à Guy de Maupassant mon amant, Lille, Autrement dit, 2001, 1 CD audio.
Lecture du Cahier d'amour de Gisèle d'Estoc.


Articles et contributions à des actes de colloques
- Louis Forestier, « Maupassant lecteur de « Voyelles » », Rimbaud vivant, association des amis de Rimbaud, n° 42, 2003, p.21-36.

- Pierre Michel, « Maupassant et L’Abbé Jules », Cahiers Octave Mirbeau, n°11, 2004, p.229-234.
Contient une lettre inédite de Maupassant à Mirbeau datée de mars 1888.

- Mary Poteau-Tralie, « Moving beyond the real : Maupassant’s aborted flight to Mars », The French Review, vol. 77, n°3, 2004.

Deux contributions sur Maupassant dans : Ruptures et continuités. Des Lumières au Symbolisme, actes du colloque de septembre 2002 à l'Université de Besançon, par France Marchal-Ninosque, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2004.
- Laurent Dubreuil, « Le Sensualisme organique de Maupassant », p.297-304.
- Francis Lacoste, « Maupassant et l'héritage du XVIIIe siècle », p.285-296.


Evénements
Prix Pierre-Georges Castex pour la biographie de Nadine Satiat
Nous annoncions dans le n°4 de la revue l’attribution du prix Emile Faguet décerné par l’Académie Française à Nadine Satiat pour sa biographie Maupassant (Flammarion, 2003). Depuis, nous avons appris que l’Académie des sciences morales et politiques lui a décerné le prix Pierre-Georges Castex.

Sherlock Holmes et Le Horla
Jean Crozier vient de publier un roman qui pastiche les aventures du célèbre Sherlock Holmes. La Vendetta de Sherlock Holmes utilise sans cesse « Le Horla » comme structure narrative et comme élément de repère chronologique. Son personnage, Ugo Pandolfi, a été le passeur corse de Maupassant et se retrouve guide de Sherlock Holmes en 1893. Ce dernier traque son propre Horla, le professeur Moriarty. Jean Crozier nous a précisé : « Doyle et Maupassant disent la même phrase à quelques années de distance : la dernière phrase du « Horla », Doyle la prononce en 1891 lorsqu'un journaliste américain lui demande pourquoi il a voulu tuer Sherlock Holmes : "Si je ne le tue pas... C'est lui qui m'aurait tué..." ».
Jean Crozier, La Vendetta de Sherlock Holmes, Editions Little Big Man, collection Voyageurs oubliés, 2004, 305 p.
Pour plus de précisions sur cet ouvrage passionnant, consulter le site de France 3-Corse :
http://www.corse.france3.fr/info/2431033-fr.php

Site Maupassantiana
La revue Maupassantiana sera désormais archivée sur le site du même nom, encore en chantier. Celui-ci proposera également des pastiches, des parodies, une filmographie, une liste d’adaptations (musicales, radiophoniques…) et de thèses soutenues ou en cours. Merci à ceux qui ont participé à ce projet, en m’apportant leur soutien amical ou leur aide technique. Une mention spéciale pour Jean-Sébastien et Antonella.

Journée Maupassant, Samedi 25 septembre 2004, 9h-17h30
Association des Amis de Flaubert et de Maupassant
Hôtel des Sociétés savantes
190 rue Beauvoisine
76000 ROUEN (France)

Gérard Delaisement
Pourquoi il faut lire les chroniques.

Francis Lacoste, maître de conférences, Université de Bordeaux III
Maupassant, journaliste.

Catherine Botterel-Michel, docteur ès lettres
Maupassant et l’esprit fin de siècle.

Marlo Johnston
Quelques ascendants de Maupassant.

Jean-Claude Jørgensen, chargé de cours, Université de Nantes
Oeuvres et artistes dans les romans de Maupassant.

Emmanuèle Grandadam, docteur ès lettres, Université de Rouen
La figure du médecin dans les nouvelles de Maupassant.


Maupassant dans l'enseignement secondaire
Séquence autour de deux nouvelles
Claude Carpentier, professeur de lettres au lycée Marguerite de Flandres (Gondecourt, Académie de Lille) propose une séquence sur la nouvelle pour une classe de seconde. Il s’agit d’étudier « La Dot » de Maupassant et « La Solitude de la pitié » de Giono.
http://www2.ac-lille.fr/weblettres/productions/nouvelles.htm


Boule de Surf, Maupassant sur le Web
A propos des adaptations de Dino Battaglia
Le site des Editions Mosquito a mis en ligne une interview de Laura Battaglia, épouse du dessinateur Dino Battaglia qui adapta les Contes de Guerre de Maupassant en 1976.
http://www.editionsmosquito.com/bd/battaglia/critique/interview%20Bodoi%20Battaglia.html


En lisant
- Léon Riotor, Les Taches d’encre, roman, Paris, Lemerre, 1931, p.47-48.
(Merci à Michel Pierssens de nous avoir signalé cet ouvrage).
       « Rue Montmartre, milieu traditionnel des journaux, on s’entretenait du succès du Flambeau. Au café de la Presse, Bellart attendait Laroudie, en compagnie du docteur Magnan. A une table voisine, s’agitait Guy de Maupassant, dont Gil Blas publiait en feuilleton « Une vie ». On disait ce jeune normand, rond-de-cuir intermittent au ministère de la Marine, fils naturel de Gustave Flaubert. Large, sanguin, teint de brique, cheveux bouclés sur le front, garçon boucher calamistré, il parlait à un serveur. Sa voix sourde, fêlée, ses gestes brusques, attirèrent l’attention du médecin aliéniste.
       – Regardez, murmura-t-il. Cet homme tuera quelqu'un, ou bien, il se tuera lui-même. Abus des excitants, de la femme peut-être, paroxysme des centres nerveux.
       Laroudie entrait, exubérant, souriant, les mains tendues. « Ah ! ah ! vous voilà, beau gas (sic) de Vire… » Il n’acheva pas : Maupassant se dressait, véhément, le verbe haché. « C’est bien ! c’est bien ! » fit l’autre interloqué, tandis que le romancier retombait sur sa chaise.
       – Vous voyez, murmura le docteur, cet étrange accès de surestimation de son moi, sa fureur devant une familiarité qu’il juge insolente. C'est ce que nous nommons un paranoïaque. Il ira du simple délire mental au délire confirmé…
       Par la suite, Bellart devait se souvenir de ce diagnostic, lorsque, après l’ascension dans le « Horla » du capitaine Jovis, on sut que Maupassant se croyait Dieu et qu’il jugeait malséant, irrespectueux, qu’on osât lui parler.
       – En résumé, ajouta le docteur Magnan, la paranoïa sévit de préférence dans les milieux intellectuels. Vous avez lu ce matin encore, Maupassant affirmant « Coram populo » : « Deux choses déshonorent un écrivain, la décoration et l’Académie ». Ces agressions injustifiées, c'est de la paranoïa.
       – Alors, répliqua Laroudie, qui n’aimait ni la chasse ni la pêche, si je lui criais que la chasse et la pêche sont des passe-temps de brutes et de crétins, je ferais de la… comme vous dites ?
       – Vous semblez insinuer, docteur, observa Bellart, que nous sommes tous plus ou moins fous ?… »

- Paul Morand, « Le Bazar de la charité », dans Fin de siècle, Paris, Stock, 1957, p.141-142.
Le 4 mai 1897, rue Jean-Goujon à Paris, eut lieu l'incendie du Bazar de la Charité. Paul Morand enfant avait vu le magasin en flamme ce qui lui inspira une nouvelle « Le Bazar de la Charité ». S'y trouve une courte réflexion sur les contes de Maupassant.
       « Yolande du Ferrus avait demandé à la fiction ce que son mari n’avait su lui donner : des rêves. Mais les romans à la mode qui traînaient sur sa table, ne contenaient, hélas ! aucune belle aventure. Les fées (était-ce la loi Naquet ?) semblaient avoir divorcé d’avec la littérature. Alphonse Daudet, elle le trouvait trop ensoleillé, cette fille du Nord. Zola, et ses gros livres pleins de lourdes histoires d’ouvriers, était si commun ! Les contes de Maupassant ne parlaient que de petits employés canotant à Chatou et de femmes de mauvaise vie dans des maisons closes (on eût attendu mieux d’un marquis !) ; restait Paul Bourget, mais ce vivisecteur du coeur féminin manquait de ce pouvoir caressant, moustachu et chatouilleur qu’une jeune lectrice est en droit d’attendre d’un romancier… »



Bonnes vacances à tous.


Noëlle BENHAMOU

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