N°9 - Décembre 2004






Parutions
Edition
I racconti del mistero, antologia a cura di Piero Gelli , Milano, Baldini Castoldi Dalai Editore, Romanzi e racconti n° 301, octobre 2004, 944 p. (23,60 euros)
Cette anthologie italienne du mystère et de l’épouvante contient des récits de Henry James, Edgar Poe, Kafka, Lovecraft, Le Fanu, Boito… et Maupassant (« Le Horla »).
http://www.horrormagazine.it/notizie/486/

Ouvrage
Raoul Mille, Le Roman de Marie Bashkirtseff, roman, Paris, Albin Michel, novembre 2004, 372 p. (19,80 euros).
Présentation de l’éditeur.
Elle a la fraîcheur de ses vingt ans et l'impétuosité de l'artiste : exilée à Nice, Marie a gardé de sa Russie natale la sensibilité exacerbée, la mélancolie, et une intense envie de vivre. Avec fièvre, elle peint, sculpte. Dans les salons et les ateliers parisiens de ce XIXe siècle finissant, elle fascine et envoûte par sa beauté, son audace et son exigence. « Je veux tout », dit-elle : exister, aimer, être aimée et se consacrer à sa passion, l'art, malgré les pressions de son entourage pour qu'elle se marie. Avec fougue, elle s'enthousiasme pour des hommes de tous bords, littéraires, artistiques et politiques. « La vierge slave » se rêve entre les bras de Guy de Maupassant, viveur sceptique et désespéré. A rebours de toutes les conventions, Marie Bashkirtseff va vivre sa vie comme on vit un roman. Mais elle n'aura pas le temps de l'écrire, emportée à l'âge de 24 ans par la phtisie. Pour la première fois, un auteur s'attache à rendre la dimension romanesque du destin de Marie Bashkirtseff (1860-1884), esprit précurseur et personnalité fascinante. La tendresse de Raoul Mille pour son héroïne et la reconstitution minutieuse de la société de l'époque donnent à ce roman une sincérité et une émotion particulières.

Articles et contributions à des actes de colloques
- Eliane Gandin « Stratégies ecclésiastiques, variation sur la tolérance dans l'oeuvre de Maupassant », p.85-94 dans Clergés et cultures populaires, sous la direction de Brigitte Le Juez, actes du colloque de Dublin de juin 2001, Saint-Etienne, Publications de l'Université de Saint-Etienne, Travaux du Centre interdisciplinaire d'études et de recherches sur l'expression contemporaine, n°115, 2004.

- Jean-Claude Jørgensen, « Figures de séducteurs dans le roman », L'Ecole des Lettres second cycle, n°2, 1er octobre 2004, p.31-54.
(Suite et fin d’une séquence didactique destinée à une classe de première et portant sur Madame Bovary et Fort comme la mort).


Evénements
Maupassant adapté au théâtre
- La Compagnie de l’Iris joue « Les Tribunaux rustiques » de Maupassant dans la banlieue lyonnaise du 3 au 18 décembre 2004. L’adaptation de plusieurs contes est sous-titrée tragi-comédie. Voilà ce qu’en dit le metteur en scène du spectacle Philippe Clément :
« Il s'agit ici d'une adaptation d'oeuvres de Guy de Maupassant et non d'une pièce. C'est un regroupement de contes et nouvelles qui s'articulent autour du monde paysan de la fin du siècle dernier. Ces différents textes permettent de raconter une histoire où se mêlent situations tristes et situations colorées. Il y a beaucoup d'humour dans ces dialogues mais un humour acerbe, acide comme peut l'être le monde paysan avec cette dureté quotidienne. […] Maupassant est pour moi le pendant de Zola et le fils spirituel de Flaubert. Il aime le monde paysan, il le décrit avec justesse car il sait que ces gens modestes sont les racines de notre société. Maupassant montre toujours des personnages très nuancés qui oscillent entre noirceur et drôlerie. Il y a d'autres auteurs qui ont choisi de parler de la campagne et de ses travailleurs comme Roger Martin Du Gard ou encore Henri Pourrat. Mais pour moi, Maupassant est le plus riche. »
http://www.plumart.com/vf1299/html/body_2112clement.html
Comédiens : Béatrice Avoine, Jacques Balliart, Philippe Clément, Les Iris Compagnie, Didier Vidal.
Pour tout renseignement :
Théâtre de l'Iris
331, Rue Francis de Pressensé - 69100 Villeurbanne (France)
Tel : 04 78 68 86 49 ; Fax : 04 78 03 85 93 ; Réservations : 04 78 68 86 49
03.12.2004 - 18.12.2004 : Mercredi, Jeudi : 19h30
03.12.2004 - 18.12.2004 : Mardi, Vendredi, Samedi : 20h30
12.12.2004 : Dimanche : 15h00
Entrée : Plein tarif : 14 euros - Tarif réduit : 10 euros.
http://www.theatreonline.com/guide/detail_piece.asp?i_Region=22&i_Programmation=10366&i_Genre=&i_Origine=&i_Type
http://lyon.webcity.fr/profil/0,3997,LYOFRAPEVCIWINF122691,00.html?provenance=PLI&unv_id=

Avis de la presse :
« Il y a du très bon dans le spectacle de la compagnie de l’Iris. Les très bons moments sont dans le tableau d’ouverture (Boitelle) ainsi que dans deux scènes, l’une tendre et émouvante, l’autre horrible et tragique. Ce sont même de grands moments. » Lyon Figaro.

- La Compagnie du Théâtre du Marché aux Grains, troupe permanente du village de Bouxwiller (Alsace), fête son vingtième anniversaire. Elle compte à son répertoire des textes de Maupassant.
Consulter le site de France 3 Alsace :
http://www.alsace.france3.fr/info/6139791-fr.php

Prix Dumanoir de l’Académie de Rouen pour le Maupassant de Nadine Satiat
Samedi 11 décembre 2004 à 16h30, Nadine Satiat recevra le prix Dumanoir décerné par l’Académie de Rouen, à l’Hôtel des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, 76000 ROUEN. C’est le troisième prix pour sa biographie Maupassant, parue chez Flammarion en 2003.

Conférences sur Maupassant
- Colloque « La Circonstance » à Nanterre
Intervention de Laure Helms, « Circonstance et nuance dans les romans de Maupassant » au colloque « La Circonstance » organisé par Anne-Yvonne Julien et Jean-Michel Salankskis, qui eut lieu à l’Université Paris X-Nanterre les 25 au 27 novembre 2004. Une publication est prévue.

- Colloque « L’ironie aujourd’hui : lectures d’un discours oblique » à Sfax (Tunisie)
Intervention d’Arselène Ben Farhat, « Ironie et désillusion dans Bel-Ami de Maupassant » à ce colloque international organisé par la Faculté des Lettres et des Sciences de Sfax et le CRLMC-Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, et qui aura lieu les 8, 9 et 10 décembre 2004.


Maupassant dans l'enseignement secondaire
Bel-Ami plébiscité par un lycéen
Il semble que Bel-Ami soit particulièrement apprécié de certains élèves. Il est intéressant de constater l’enthousiasme de l’un d’eux après sa lecture du roman auquel il accorde la note de 17/20.
http://www.france-jeunes.net/lire-bel-ami-de-guy-de-maupassant-17148.htm

Lectures méthodiques en ligne sur « Le Horla », Bel-Ami et Une vie
Le site ci-dessous propose des fiches bac et des lectures méthodiques du « Horla », de Bel-Ami et d’Une vie.
http://etaj13.free.fr/fichesbac/index.html


Boule de Surf, Maupassant sur le Web
Site Maupassantiana
Le site Maupassantiana est en ligne à cette adresse : http://perso.wanadoo.fr/maupassantiana/
Il comporte les rubriques suivantes :
    - La Revue (archives des numéros de Maupassantiana)
    - Bibliographie (liste de thèses, Intertextualité…)
    - Filmographie
    - Adaptations (théâtrales, musicales, radiophoniques)
    - Pastiches et parodies
    - Mes recherches
    - Documents (articles de presse, exposition virtuelle, caricatures…).
    - Liens
Certaines pages sont encore en construction. Le site sera complété et réactualisé chaque semaine.

Maupassant et la musique contemporaine
Qui a dit que Maupassant n’était qu’un auteur scolaire ? Il semble inspirer les artistes contemporains, en particulier deux chanteurs « branchés ».
Selon ses fans, Arthur H. lisait souvent au public, en interlude, lors de sa tournée « Mme X » et dans ses concerts en piano solo entre 2000 et 2002, le poème pornographique de Maupassant « La Femme à barbe ». Il y a quelques mois, il a lu à Lyon le poème « 69 ».
(Information fournie par un fan du chanteur)
Voir « Maupassant en passant » sur le forum Arthur H.
http://arthurh.artistes.universalmusic.fr/forum/read.php?f=1&i=2289&t=2289
En visitant le site officiel du chanteur, on trouve dans la rubrique « Bibliothèque » le texte intégral de « La Femme à barbe » et « 69 », poèmes pornographiques, précédés de cette déclaration de Arthur H. : « Je n’ai pas d’attirance spéciale pour les femmes velues, les femmes à barbe ou d’énormes péripatéticiennes cosmiques mais par contre, j’aime beaucoup Maupassant, sa finesse, sa fantaisie et son émerveillement infatigable devant le sexe. »
http://arthurh.artistes.universalmusic.fr/

Quant à Mathieu Horla, auteur-compositeur-interprète, il a pris ce pseudonyme en l’honneur de la nouvelle maupassantienne comme il l’a expliqué lors d’une interview :
« Le nom "Horla" est en référence à Maupassant ?
Je cherchais un pseudo pour faire un trait entre la personne réelle et la personne qui allait être médiatisée pour me protéger. Au même moment, je lisais une préface sur Maupassant, qui disait avoir une grande admiration pour Zola. Surtout pour la consonance de son nom en "o" et "a". Maupassant disait que le succès venait de cette sonorité patronymique. Dans un souci de s'apporter un maximum de notoriété il a appelé son roman (sic) Le Horla. Je me suis accaparé cette histoire en me disant que si cela pouvait me servir à quelque chose… »
http://www.zicline.com/dossiers/horla/horla.htm
site officiel du chanteur : http://www.matthieuhorla.com/


Histoire du vieux temps
Georges Courteline place un extrait du « Horla » en exergue de sa nouvelle « Le Turc », qui sera recueillie dans Les Femmes d’amis (1888). Voici la citation : « Je deviens fou ! On a bu toute ma carafe cette nuit. »


En lisant
- Paul Léautaud, Journal littéraire (1931).
Dimanche 29 mars – Eté ce matin à l’inauguration de la plaque posée sur la maison que Maupassant habita 19, rue Clauzel. J’ai une grande sympathie pour Maupassant, l’homme, sa vie douloureuse, sa fin lamentable, je ne peux parler de l’écrivain que j’ai à peine lu. Une occasion également de me promener dans ce quartier fameux pour moi. Maupassant habita cette maison de 1878 à 1881. J’ai certainement dû le rencontrer étant enfant. J’avais alors six ans, sept, huit et neuf. […]
On disait déjà, sur place, qu’il n’est pas très sûr que ce soit au 19 qu’ait habité Maupassant, que ce pourrait bien être au 17. Marius Boisson à côté de moi disait avec justesse que rien ne serait plus facile à vérifier avec les sommiers des contributions.

- Michel Peyramaure, Le Beau Monde. Histoire d’Anna Labrousse, servante, Paris, Editions Robert Laffont, 1994, p.101-102.
Dans ce roman, Anna Labrousse, petite paysanne de Corrèze montée à Paris pour devenir servante, rencontre le Tout-Paris littéraire des années 1880. En 1884, elle fait notamment la connaissance de Guy de Maupassant…
       « Dans l'un des fauteuils se tassait un homme qui paraissait pesant et trapu bien que jeune encore ; il se souleva légèrement, hocha la tête et se laissa retomber lourdement.
       – Monsieur de Maupassant, je vous présente une jeune payse, Anna Labrousse. Malgré ses apparences modestes et timides, cette jeune personne est d'une audace folle. C'est elle qui est allée porter des fleurs à notre ami Magnard. Il bégayait de surprise en me racontant cette anecdote dont je vous ai parlé. Comment vous appelle-t-il ?
       – Cosette, madame. Comme dans Les Misérables.
       – Eh… eh…, murmura M. de Maupassant, mais c'est qu'elle a des lettres, cette mignonne. Tu connais donc Victor Hugo ?
       – J'ai lu Les Misérables, monsieur.
       – Elle l'a lu ! s'exclama Mme Chalmette. Il faudra lire aussi les livres de notre ami. Certains du moins, car il en est qui sont raides, encore qu'à notre époque… Vous avez entendu parler de lui, je suppose ?
       – Oh oui, madame : j'ai lu un article de monsieur, dans Le Figaro.
       – Et de plus, s'exclama l'écrivain, elle lit Le Figaro !
       Anna se demanda ce que cela avait de surprenant : Mme Gatignol achetait parfois ce journal et l'abandonnait à Mme Berthe qui le passait à la petite. M. de Maupassant s'excusa de devoir prendre congé. Il baisa la main de Mme Chalmette qui le raccompagna jusqu'au vestibule. Elle lui disait :
       – Ne vous alarmez pas. Allez plutôt voir le professeur que je vous ai indiqué : Antoine-Emile Blanche. C'est le meilleur psychiatre de Paris.
       Elle fit asseoir Anna à la place qu'occupait le visiteur et s'installa en face d'elle.
       – M. Guy de Maupassant est un grand malade, dit-elle à voix basse. Il traîne depuis des lustres un tréponème dont il ne parvient pas à se débarrasser. C'est la conséquence de ses mauvaises fréquentations. Il est obsédé par les femmes et ne se montre guère exigeant. Pour tout dire, il souffre de syphilis… Ça se porte au cerveau depuis quelque temps et il se livre à des excentricités. Ça ne l'empêche pas d'écrire ; il vient de faire publier un nouveau roman : Yvette. Il était ces temps derniers en cure à Châtelguyon. »


Qui sait ?
Dans le n°8 de la revue, nous demandions si quelqu’un savait où en était le projet de Paul Verhoeven d’adapter Mont-Oriol. Apparemment, le film restera à l’état de projet. Voici ce que Bill Krohn écrit à ce propos dans « Verhoeven l’invisible », Les Cahiers du cinéma, n°593, septembre 2004, p.93 :
« Paul Verhoeven n’a pas tourné depuis Hollow Man en 2000. […] Ces cinq dernières années, il a mis sur pied plusieurs projets qui, quoique financés par Hollywood, promettaient une saveur plus européenne que ses films 100% américains des années 1980 et 1990. […]
2001. […] The Source, adaptation à 30 millions de dollars de Mont-Oriol de Maupassant, aurait réuni Verhoeven et le producteur néerlandais Joop Van Ende. »
(Information fournie par Laurent Dubreuil, complétée par Noëlle Benhamou).


Noëlle BENHAMOU

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